Gaëlle Espinosa

Gaëlle ESPINOSA est docteure en sciences de l'éducation, chargée d'enseignement à l'Université de Paris X - Nanterre et de recherche, membre de l'équipe ESCOL - Education, socialisation et collectivités locales - Université de Paris VIII Saint Denis.


« Il convient, nous semble-t-il, d'initier l'élève à un apprentissage d'un bien-vivre avec ses émotions (oser les éprouver, les déclarer, etc.). Or pour cela, l'enfant doit aussi être initié à un apprentissage de lui-même. (...) Il ne s'agit pas là d'initier l'élève au nombrilisme, mais à la connaissance de soi par l'écoute et l'expression de soi, l'introspection étant nécessaire pour se connaître. L'initiation à la connaissance de soi peut passer par ce travail sur les représentations sociales, ces exercices de respiration ou de relaxation, ces activités intellectuelles, physiques, manuelles ou artistiques, mais également par des moments de recherche de soi, introspectifs, pour apprendre à se connaître et se faire du bien. (...) Cet apprentissage de soi passe donc par divers essais jusqu'au moment où l'une de ces tentatives se révèle différente pour l'élève et réellement apaisante pour lui dans un moment de survenue d'émotions. Cette connaissance de soi demande donc du temps : le temps de se découvrir et découvrir, par et pour l'élève, ce qui lui fait du bien. Mais, du temps, n'en avons-nous pas, tout compte fait, dans les dix ans de scolarisation que compte la France, ou les quinze ans de scolarisation qu'effectue la majorité des élèves français ? »

« Il serait judicieux, pour la réussite et le bien-être l'élève à l'école, d'envisager un apprentissage par l'élève d'une autorégulation pour qu'il puisse s'autoadapter à la survenue d'émotions. Il convient en outre de garder à l'esprit que nous ne sommes pas ici dans la régulation d'émotions qui pourraient être qualifiées de pathologiques, mais simplement dans un apprentissage au quotidien d'un « vivre (mieux) et faire avec » ses émotions, indépendamment des autres et de ce qu'ils pourraient en penser. Il serait enfin tout à fait opportun, dans un but d'investissement dans l'avenir, pour l'élève (mais également pour notre société) de l'initier à une meilleure adaptation pour une meilleure réussite scolaire et un plus grand bien-être social, affectif et cognitif à l'école (Glaser-Ziduka et Mayring, 2004; Pekrun, 2014). » 

« Lafortune et al. (2004) soulignent que la compréhension que l'élève a de ses émotions et de celles d'autrui apparaît aujourd'hui comme un des facteurs déterminants de sa réussite scolaire... Ainsi, l'élève « présentant un déficit dans sa compréhension des émotions » serait, notamment, « moins disponible pour les apprentissages scolaires ». De nombreux travaux, tant en neuroscience qu'en sciences humaines, s'accordent en effet sur l'existence d'un lien étroit entre émotion et cognition, la première naissant de l'interprétation d'une situation et non de la situation elle-même. La cognition intervient en effet dans la compréhension et la signification que le sujet donne à ce qu'il vit, voit et entend. C'est ainsi qu'un même événement est très rarement vu ou vécu pareillement par plusieurs individus.... »

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